Je vais aujourd’hui traiter d’un sujet qui me tient à cœur: la nuisance sonore comme frein à notre bien-être. Je traite sommairement des nuisances exagérées par nos sociétés…
I. Le bruit en général…
Le bruit est révélateur de notre ignorance. Nous ignorons qu’il est synonyme de capharnaüm et génère du stress au quotidien voire parachève une dépression en route.
Le bruit est plus ou moins toléré par les gens selon leur accoutumance. Certains n’y voient guère à redire; cela les rassure plutôt qu’autre chose car ils sont biens vivants et loin de la solitude du silence. Mais ne nous n’y trompons pas, cette assurance du bruit a un prix: perte d’audition sur du long terme pour les plus téméraires qui pensent que le bruit est normal. Pour eux, cela fait parti du quotidien. Pour les plus timides, le bruit fait écho à leur mal-être profond. Ces derniers désirent se couper du monde et vivre isolés de tout tapage engendré par nos sociétés modernes: la campagne par exemple semble mieux leur convenir. Cela pour leur bien-être intérieur. Généralement, il est admis qu’en ville, le bruit est incessant.
II. Le voisinage…
Le bruit est source d’anxiété et souvent de conflit avec le voisinage trop bruyant car ce dernier contribue à la prise de pouvoir sur la liberté de la victime. Le voisinage peut vite passer pour un tortionnaire de l’esprit: ne penser qu’à sa dite liberté sans prendre la peine de se responsabiliser et respecter la victime. Le mal-logé passe pour une personne autoritaire manquant de tolérance et ne sachant pas vivre.
Mais vivre, ce n’est pas faire semblant d’exister en émettant des sons disharmonieux à l’oreille voire trop fort au prix d’une soi-disant pleine liberté.
Le bruit est l’ennemi de la liberté. C’est un peu comme: « le sucre est l’ennemi de nos dents » ou « le sel est l’ennemi de nos reins ». Un jour la maladie apparaît et il est déjà trop tard. Comme dit l’adage: » ne pas abuser des bonnes choses, cela peut se retourner contre nous ». Le bruit engendre des pathologies psychologiques et des symptômes physiques à devenir dingue (fatigue liée à un manque de sommeil, anxiété, hypertension etc). En guise d’exemples, la folie guette ceux qui ne supportent plus le talon aiguille qui raisonne sur le parquet à longueur de journée. Ou des enfants qui hurlent à tue-tête et jouent bruyamment dans les appartements juste pour faire semblant d’exister ou montrer qu’ils sont biens vivants. C’est la limite du supportable quand cela devient récurrent et quotidien pour les voisins. Il est bien heureux d’entendre la vie s’exprimer à travers les hurlements et les jeux de « tambour battant » des enfants! Cela dit, ça donne vraiment envie de fonder une famille… Ou les machines à laver qui se mettent en route en pleine soirée… assez régulièrement: cela est un manque de respect pour qui veut passer un bon moment chez soi sans entendre le bourdonnement incessant du tambour.
Le bruit des voitures qui klaxonnent, freinent ou accélèrent bruyamment pour un oui ou un non, c’est vraiment exaspérant. Les automobilistes imprudents ne se demandent même pas si cela dérange quelqu’un. Cela est considéré comme normal… On ne se pose même pas la question!
III. Le bruit et son laxisme
En fait, le bruit est passé comme normal dans nos sociétés vieillissantes et mal pensantes. La liberté a laissé la place au laxisme des insoumis. Chacun vit de son propre droit sans se soucier des autres. Le code civil s’adapte au laxisme grandissant des occidentaux qui ont peur du silence de leur petite pensée. Encore faut-il qu’ils prennent ce temps précieux pour s’immerger en eux et comprendre que le silence, le calme et la tranquillité sont des vertus indispensable à notre équilibre psychique.
Il existe des lieux où les gens peuvent extérioriser leur besoin de bruits. Qu’ils y aillent à partir du moment où c’est bien insonorisé et régulé. Il ne faut pas non plus abuser d’un surplus de décibels dans les oreilles…
Quand c’est tous les jours le même scénario bruyant qui défile dans les oreilles, il devient difficile d’entrevoir un présent radieux. Le bruit à petite dose et bien régulé est acceptable. La nuisance reste toutefois un désordre du bien-être: vecteur d’une incompréhension.
IV. Les autres habitants de la Terre
Des fois nous faisons même peur aux animaux effrayés par nos nuisances sonores (et pas que cela malheureusement…) 24 heures/ 24 et 7 jours/7. Quand serons nous en osmose avec la nature? Nous ne sommes pas seuls sur Terre… même si nous représentons plus de 7 milliards d’individus… Mais cela reste une autre histoire.
V. Le silence…
Le silence, nous rappelle le danger à venir. L’Homme craint le silence car cela lui rappelle celui de la mort. On dit bien silence d’outre-tombe tant il nous entraîne dans les profondeurs de notre inconscient et combien même le silence est perçu comme une menace intrigante et bouleversante. Le bruit rassure les plus réfractaires.
Les gens ont peur de penser ou de prendre ce temps d’accalmie pour être en phase avec leur moi profond ou tout simplement créer. J’imagine mal un créatif être constamment dans le vacarme sans pouvoir s’entendre penser. Ne pas arriver à réfléchir fait que les idées se perdent dans le néant. On perd le fil de nos pensées en étant moins attentif…
Le silence n’est pas synonyme d’ennui. Bien au contraire, il est agréable de lire un livre sans qu’il n’y ait trop de vacarme autour de soi. Ou autre exemple, le silence n’est pas simplement synonyme de « petits moines » dans leur monastère qui passent leur journée à prier ou à jardiner. D’ailleurs, jardiner son potager en écoutant la nature est très reposant… Il existe d’innombrable activités qui ne demandent pas trop de bruits si on prend vraiment la peine de s’y attarder…
J’imagine aussi qu’il faut être un méditant aguerri pour surpasser le bruit et en faire juste un écho. Ne pas saisir un bruit ou ne pas le fuir est difficile à mettre en œuvre pour le commun des non-méditants. La méditation a cette vertu de nous mettre dans un état serein quelque soit le degré d’imprégnation du bruit. Il est absorbé, accompagné comme un simple bruit qu’on ne fait qu’entendre mais qu’on n’écoute pas. Pour arriver à ce stade, il convient de beaucoup pratiquer et d’être patient…
En guise de conclusion, le bruit existe et existera toujours. Cela dit, ne nous y méprenons pas. Le bruit ne doit pas être une nécessité: juste un son qui accompagne nos vies. Trop de bruits incite les gens à devenir plus nerveux et moins civique. Il convient de trouver le juste milieu. A cela, je dirais qu’une sirène d’ambulance est obligatoire et à juste titre: c’est un avertissement et une nécessité quand il s’agit de sauver des vies… Tous les « bruits » ne sont pas nos ennemis. Il est primordial de faire le tri dans ce qui est bon et moins bon pour notre équilibre.
Emorizo, alias F. Ménez
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