En circulant sur les réseaux sociaux, la photo a pris le pouvoir sur l’écriture préférant la simplicité d’un instant que l’étalage long et laborieux des mots. Les mots perdent de leur force face aux images qui montrent à l’instantanée des moments de vies ou des émotions plus fortes. Une simple photo parle pour mille visages. L’écriture devient trop « has been ». La photo est l’un des modes de communication qui enflamme les réseaux. On ne jure que par elle. Elle circule vite et capte notre attention plus vite. L’écriture n’est plus assez accrocheuse. Elle est trop lente et véhicule trop d’informations à traduire. On veut voir et ne plus trop lire: c’est si ennuyeux et cela manque d’intérêt. Les mots sont juste des lettres et des syllabes qui se répètent à l’infini depuis la nuit des temps. Rien de neuf.
La photo est synonyme de nouveauté et de clin d’œil rapide. Elle nous capture instantanément sans prendre la peine de goûter chaque mot. La photo semble plus ludique.
Il s’agit d’un sentiment personnel vis à vis de l’écriture parfois en décalage avec la photo. J’ai aussi le sentiment que sans photo – au sens large -, cela ne vaut pas la peine de lire les mots simplement pour ce qu’ils sont.
La photo paraît embellir les mots et pensées. Tandis que l’écriture semble perdre son identité quand elle est nue. Tout le monde voudrait l’habiller de mille et une couleurs et artifices. Alors que c’est plutôt le contraire. Quand l’écriture est à nu, elle est d’autant plus magnifique qu’elle garde son mystère pour chacun d’entre nous.
Cela dit, la photo a aussi une place importante pour exprimer des idées, des sentiments et tant d’autres. Ce qui est mis en avant, c’est son utilisation sans limite et l’indifférence que je ressens derrière les mots. Comme si les mots n’existaient plus sans la présence d’une photo… Sauf le rôle de légende 🙂
Emorizo
Copyright © Tous Droits Réservés, F. Ménez – 2019