Humeur vagabonde

Que de chemins parcourus pour asseoir ses mots sur une page blanche. D’un trait, les mots commencent à exister quand ils sont lus. Ensuite vient le moment du jugement des idées portées par le regard du lecteur. Est-ce convainquant? Est-ce provocateur? Est-ce un mot lâché là par hasard ou a t-il encore un chemin à parcourir avant le coucher du lecteur?

Endormi ou émerveillé, le lecteur juge de la qualité des écrits avec distance ou intérêt. Il joue de la balançoire avec amusement… Le lecteur prend plaisir à jauger: « mouais, pas mal » ou « c’est épouvantable »… La réaction de l’écrivain est la suivante: « Sommes nous des machines à écrire ou des humains capable du beau comme du mauvais? »

Que de chemins parcourus pour passer le relais aux mots sur une page blanchie par les années à labourer des idées qui vieillissent sous la cape du stylo-bille. Rien ne s’affirme. Tout reste encore à réinventer. Et pourtant, l’épuisement des vers, qui coulent sans source, s’achève sur les lèvres fraîches du lecteur…

Endormi ou émerveillé, le lecteur ne fait que passer. Et il a raison, les mots s’envolent au goûté amer des syllabes. Les mots ne ressemblent à rien. Ils se perdent dans son jugement supposé…

Que de chemins parcourus pour en arriver à se demander ce qu’est écrire: écrire pour soi ou les autres; écrire pour plaire ou déplaire; écrire pour faire plaisir ou se faire plaisir?

Endormi ou émerveillé, les mots ne résonnent plus en moi comme un cirque, une balade enchantée, un effet de surprise, une invitation à s’émouvoir ou une identité secrète…

Que de chemins parcourus pour être noyé dans un florilège de blog qui annoncent la même couleur des mots.

Où est passé celui qui écrivait avant?

Endormi ou émerveillé, je me questionne. Et, je pose mes valises sur le quai de l’incertitude… Une remise en bouteille peut-être, jetée dans ce fourmillement de mots. Des mots qui s’étalent pour dire quoi au juste? Parler d’humanité certes, mais quoi d’autres: sommes nous des petits nombrils qui s’excusent d’être juste des pantins cachés derrière les mots…?

Sortir du lot pour son petit Soi bien loti… Ecrivons nous pour exister à travers les autres ou bien sommes nous des passeurs d’idées ou que sais-je?

J’ai perdu l’appétit des mots car ils sonnent creux dans mon estomac… Je me perds un peu dans cette foule à l’humeur vagabonde…

Que de chemins parcourus dans mon nombril…

Ah, ce fameux joli nombril…!

Emorizo

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