Je tremble comme une feuille
Accrochée à sa branche
En plein orage
Les branches affolées
Au révolver du tonnerre
Un éclair bleu
Fragile et impénétrable
La peur me démange de l’intérieur
Et installe fièrement ses troupes
Sur le territoire fatigué de mes émotions
Je tremble de ne pas être autrement
Qu’une simple feuille à s’y décrocher
Au moindre coup de vent
Comme une main qui arrache
Un cœur
Une parole trop folle pour maquiller
Les bouleversements de mon corps abîmé
Abîmé par la peur
Je tremble de tout mon corps car l’anxiété gagne du terrain
Je tremble à dérailler de mon chemin de fer
Un fer à repasser
Des films qui tourbillonnent dans ma tête
Ça y est, je suis envahi par ce Moi
Habité par les angoisses
Je tremble
Je n’en peux plus
De cet état de choc…
Mon cœur accélère le pas de danse
Comme transi par la puissance de mes maux
Subito presto
Dans un élan de solidarité
Mes mains prennent refuge sur mon visage ruiné
Mes mains accueillent les blessures irriguées
J’ai tremblé dans une mare de larmes acharnées
J’ai tremblé dans un parc à joues gonflées
Je tremble encore un peu
La tempête se calme
La dépression atmosphérique baisse les larmes
Dans cet immense plage d’accueil
Je ne tremble plus
Devant une armée de marées
Venue mourir ici
Emorizo
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