Partition cruelle de mon Moi
Les mots sont rangés derrière le miroir
En bataille et affolés
Le moulin ne veut pas tourner
Abandonnant la parole à la gorge
Nouée et apeurée
Combien de ponts à traverser?
Partition cruelle de mon Moi
Les mots sont martelés dans la forge
A feu en marchant
La langue est soudée au palais
Endiguant une vague d’émotions
Bloquées et saturées
Combien de ponts à traverser?
Combien de pont à traverser
Pieds nus sur terre
La langue accusée
Mais la langue accusée
Est elle-même victime
D’émotions imprimées
Dans le cœur
Quand le sensible touche le cœur
Les mots sont si féconds
Qu’ils se heurtent
A la réalité de mon mutisme
Non désiré
Et doué de pessimisme
Le pessimisme arrive excité
Par la porte des secours
En parfait imposteur
Tant de ponts traversés
Avec ce pessimisme
Souvent accroché au wagon
Au moindre mot calé
Par la force des émotions…
… Ou d’un mental bien trop gourmand
A la moindre pensée divergente
A la moindre pensée vagabonde
A la moindre pensée féconde
Il suffit de s’ouvrir à la porte du silence
Accueillant en pleine présence
Les mots de l’absence
Les mots en arborescence
Emorizo
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