
Quelque part aux abords d’un canal en Alsace (France), F. Ménez – 2004
Poète dans l’âme, je vous expose la photo sous toutes ses coutures… (enfin presque!) Tel un artiste, je découds et je déshabille la photo. Il s’agit d’un essai riche en émotions. Laissez vous tenter par les rimes…
Nul est besoin d’écrire des rivières d’encre pour assouvir votre soif sur ce sujet. Goûtez tout simplement à mes mots et naviguez à grandes voiles sur cet Océan bleu…
Je vous livre un message d’un temps reculé, d’un temps où je semais mes mots pour mon plus grand plaisir. Il s’agit d’un essai écrit en 2001. Je n’ai pas la prétention d’avoir tout exploré. Ce sont des réflexions toutes azimutes.Je vous laisse le soin de prendre connaissance de ces quelques réflexions du passé.
La photo: l’envers du décor
Faisons un petit détour au comptoir de cet univers affriolant, lequel nous reste une énigme…: la photo!
Tout le monde a au moins flirter – ne serait-ce qu’effleurer – une fois dans sa vie le clic-clac d’un appareil photo.
A chacun sa touche, son regard porté sur le monde extérieur… Tout le monde ne s’appelle certes pas A. Smith, W. Sanders, Y. Arthus-Bertrand… Nous embrassons à notre manière le monde qui fourmille sous notre regard parfois amusé voire ému… Souvent, il s’agit d’un simple clic-clac: un souvenir gravé à jamais à notre cœur d’enfant, la mémoire encore fraîche d’un passé si vite oublié…
Passons de l’autre côté du miroir, le voulez-vous bien? Laissez-vous envahir par ses doux parfums qui sommeillent en ces nuits… Prenez ma main et écoutez mon regard. Il suffit juste d’un pas et vous y êtes: là; ailleurs; nulle part…
Suivez mon regard! N’ayez aucune crainte. La photo ne vous révélera qu’une infime enfouie au plus profond de vous-même… Ecoutez…! Vous n’entendez pas? Approchez…! Plus près… Voilà, vous y êtes…
La photo et le Temps
Etrange, parfois la photo semble figée dans le Temps mais c’est le Temps lui-même qui l’est: gelé pour l’éternité par l’empreinte de l’objectif. La photo témoigne des vestiges d’un passé, d’une époque révolue…
Le Temps oubli, avec l’âge qui lui colle à la peau, que nous avons existé. il nous gobe comme des mouches que nous sommes. Quant à la photo, elle se souvient encore des brins de notre existence…
A chaque regard que nous couchons sur sa peau veloutée, se dessinent au grès du Temps nos émotions qui hélas appartiennent déjà à l’Ogre-Temps…
La photo, la peinture et le cinéma
Au cours de ce siècle, la photo est devenue plus qu’un lien avec le passé, mais un art dans lequel beaucoup de professionnels et d’amateurs en tous genres s’y adonnent à cœur joie!
La photo est défilement d’images, un arrêt dans le Temps qui ne fait que poser!
La photo est ce tableau à la fois fragile et docile. Elle peut nous agresser, nous arracher le cœur en larmes, nous observer pour mieux nous surprendre!
la photographie est en soi une œuvre d’art qui se cherche elle-même. Elle est l’enfant cachée de l’art (le cinéma, la peinture, la sculpture et cetera). Elle est digne de ses Pères et de ses Mères (Le Nain, Vélasquez, Van Gogh, Fitzgerald, Coppola et cetera) qui ont fait d’elle une artiste à part entière…
Le photographe n’a pour pinceau que ses yeux qui sculptent nos âmes; il peint le monde d’une autre couleur (celle de l’émotion, de la haine…) cachée derrière comme un fauve derrière son objectif… Il voit ce qui nous échappe…
Il est un art que de représenter la photographie à l’instar d’un artiste par exemple: le symbolisme, l’imaginaire et les caprices de la nature… avec un zeste de techniques cinématographiques (plongée, contre-plongée…)
La photo s’inspire ainsi des techniques ancestrales pour marquer l’instant d’une émotion brève… mais intense. C’est une autre façon de regarder le Monde, notre Moi-Intérieur…
La photo, le cinéma, la peinture (portrait…) ne sont que le fruit de ce besoin que nous avons tous de nous extérioriser; de garder intact notre âme dans l’air du Temps… pour l’éternité…
La photo et la rencontre du troisième type!
La photo nous raconte souvent son histoire. Elle permet de dire plus qu’il ne peut être écrit. La photo nous invite à boire un vers de chouchenn au bar de nos pensées; à voir plus loin que le bout de son nez…
La photo s’empreigne de notre âme pour mieux capter nos sens, notre imagination…
De la photo, il se crée des sensations qui vont à la vitesse de nos pensées! Ses dernières ne peuvent être descriptibles par les mots: c’est bien au-delà…
La photo, c’est narrer sa propre histoire, s’inventer son petit univers, se souvenir tout simplement, de voyager…
Cependant, il lui arrive parfois de bouder: c’est peut-être parce que nous n’avons rien compris au message qu’elle voulait nous délivrer, à son histoire…
La photo nous imbibe d’une émotion parfois si violente que nous nous laissons bercer par les vagues houleuses des souvenirs…
La photo nous entraîne hors de soi!
La photo creuse peu à peu notre âme…
La photo et ailleurs
Bizarre, parfois les photos paraissent nous mater, nous observer impunément! Il arrive qu’il se crée une sorte de gêne. Cette sensation étrange suggère, ma foi, que la photo garde intact l’empreinte de nos couches spirituelles
La photo a, comme dirait-on une âme qui flotte dans l’ère du Temps.
On sent parfois que la donzelle veut nous insuffler au creux de l’oreille son âme…
La photo dégage l’aura encore chaude des morts: on peut encore sentir cette présence inexplicable… Sentez donc, je vous prie!
La photo caresse, effleure d’un baiser fugace nos souvenirs…
En petite conclusion
Qu’il est bon d’avoir la liberté de s’exprimer instantanément, à l’affût de la moindre émotion, du moindre détail qui échappe à l’œil maladroit. On est libre des contraintes apportées par les mots…
La photo est au-delà des mots, de l’imagination…
La photo Est… Bon là, j’avoue que j’exagère…!
A suivre…
F. Ménez, la photo: l’envers du décor, 2001
Emorizo, alias F. Ménez
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