L’écriture est une arme à double tranchant. Parfois, les écrits sont difficiles à décrypter dans un langage cohérent et compréhensible de tous. Cela conduit à des malentendus voire des guerres menées de front pour un unique mot… parfois mal traduit ou mal interprété.
Il est donc intéressant de noter le grand décalage équivoque entre les écrits et leur compréhension d’une personne à une autre, initiée ou pas au style de l’auteur. Je veux pour exemple les textes anciens colportés durant la course folle des siècles par un certain nombre de personnes de divers lieux, époques, cultures, environnements, statuts sociaux et j’en passe. En effet, un contemporain instruit par l’auteur sera plus à même de faire un lien avec le quotidien de celui-ci. Même si à ce niveau là aussi, le subjectif émotionnel du contemporain peut l’influencer et induire en erreur ceux qui cherchent à mieux connaître les écrits de l’auteur.
Maintenant passons à l’étape suivante de mon raisonnement. Là où je veux en venir ne tient à pas grand chose et pourtant… que de guerres et de rages essuyées pour quelques mots mal interprétés sur un papyrus ou autres supports du passé. J’en viens à formuler la question suivante : si durant des siècles et des siècles, des colporteurs n’ont rien saisi d’un texte religieux, politique ou philosophique, comment peut-on s’enorgueillir de mieux comprendre aujourd’hui ces paroles d’antan ?
En effet, les textes anciens sont écrits avec un style propre à l’époque donnée, selon un contexte socio-culturel voire religieux. Les styles sont propres à chacun. Alors, quand il s’agit de texte dans un style très poétique avec des images multiples, comment voulez vous qu’un non-initié y comprenne quelque chose ? Souvent les non-initiés interprètent à leur sauce ces écrits et ces derniers sont écornés par des générations et des générations d’individus qui sont marqués par des différences de statut, d’époque, de religion, de culture, d’éducation, d’environnement et bien d’autres facteurs riches ou pauvres. Il y a autant de contraste que d’humains. Nous avons notre propre histoire qui peut être lié par le sang ou les amitiés.
Les métaphores utilisées par les anciens avaient pour but d’ouvrir la voie à ceux qui lisaient à travers les lignes et avaient donc un bon esprit imaginatif et créatif. Lorsqu’on manque de créativité, cela pousse les plus démunis d’esprit à colporter des jugements hâtifs sur des textes anciens.
A notre époque, on voit encore avec quel mépris sont abusés les mots dans un sens qui se veut pluriel et si subjectif. Les mots ont le pouvoir de changer les idées par une simple image ou propagande néfaste pour les populations.
Je constate amèrement que les religions sont basées sur des textes anciens que seuls les initiés sont capable de comprendre de par les diverses subtilités du langage. Un non-initié y verra la main d’un Dieu qui punit les non-croyants. Dans des cas de radicalisations, Dieu devient l’émissaire de la haine les uns pour les autres alors qu’il est censé apporter du réconfort et non de la haine. Dans d’autres cas, il devient une idée proposée par un seul voire peu d’individus qui revendiquent la paternité et la véracité de cette dite idée.
La foi est effritée par les mensonges colportés par ceux qui nuisent à la bienveillance des croyances. Il n’y a pas un Dieu d’un groupe de personnes désignées ou élues. Dieu ne fait pas la distinction entre les croyances, il est l’idée d’un monde meilleur pour tous.
Dans mon cas, je ne suis pas certain d’avoir su trouver les mots sans heurter la sensibilité de certain(e)s.
Emorizo, alias F. Ménez
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