On commet tous un jour l’erreur « d’aiguillage » qui fait basculer sa vie. Cela ne va certainement pas jusqu’au drame. Mais combien même, cela suffit à engendrer toute une série d’événements qui s’accumulent bon gré mal gré. On se retrouve coincé dans une sorte de tourbillon inévitable, un engrenage dont l’issue est parfois incertaine: tout cela pour une erreur « d’aiguillage » (par un acte, un choix, une pensée, un échange etc). C’est incroyable de voir que ce que l’on prend pour une banalité devient le moteur de toute un cheminement de réprobation qui ne cesse par la suite de nous hanter: « mais qu’aies-je donc fait ou dit? Pourquoi aies-je agit de telle sorte? Pourquoi n’aies-je pas suivi mon intuition qui me disait: stop il y a un danger? » Combien de questions ne sommes nous pas posées après l’erreur irréparable? Combien de reproches nous faisons nous sur ce fameux jour où… nous avons commis l’erreur d’aiguillage?
Chaque acte a une résonnance dans le présent et surtout le futur.
Cela m’arrive souvent quand j’interagis avec autrui: je pense bien faire ou ne voit pas du tout où est le problème dans mes actes et paroles. Et là, comme un coup de massue, on me jauge sans appel pour une mauvaise pioche, une faute impardonnable… comme un crime que j’aurais commis. Le crime d’avoir agit sans commune mesure, juste d’instinct. Non sans vouloir faire du mal, mais juste penser être en accord et en harmonie avec autrui. Il y a comme un gros décalage qui m’incite à penser: « qu’aies-je encore dit de mal? Qu’aies fait de mal? » Personne ne pensera du bien de ces actes manqués qui n’ont jamais eu pour but de blesser qui que soit.
Ces erreurs « d’aiguillage » font partie de mon lot au quotidien. On pourrait m’attribuer le diplôme de personne à Haut Potentiel de Maladresse Sociale. Tant cela ressemble fort à un gros gag.
Un gros gag, oui!
Emorizo
Copyright © Tous Droits Réservés, F. Ménez-2018